par Jean-François Cosandier, Radio Suisse Romande

9h.15-9h.45

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cosandierorateur044La RSR, et plus spécifiquement Radio Lausanne, s'est intéressée de longue date à tous les aspects de la vie culturelle, et aussi aux aspects de la culture populaire. L'ide de faire une émission de patois avait germé tôt, mais il a fallu attendre 1952 pour qu'elle trouve sa réalisation sur les ondes. La première émission a été diffusée le 8 novembre 1952. Sous la conduite de son concepteur et producteur, Fernand-Louis Blanc, accompagné de Charles Montandon, elle faisait largement appel à la participation des mouvements de patoisants, qui étaient alors actifs et vivants, tout en sachant qu'ils perpétuaient une tradition et luttaient
contre l'oubli.

 De 1952 à 1992, date de sa disparition, l'émission de patois, qui était généralement diffusée le samedi, tous les quinze jours, a connu près de 1500 éditions. Sous des formules diverses, l'émission, qui s'est appelée à l'origine « Un trésor national, nos patois », a été le témoin de la vie de tout le mouvement patoisant, notamment à travers les grands rassemblements, les fêtes et les concours de textes. Conscients de la valeur de témoignage du matériel qu'ils récoltaient, les concepteurs de l'émission on eu très tôt l'idée d'en faire des archives, grâce à l'enregistrement sur bande magnétique, qui venait d'être introduit à la radio en 1950.

Selon leur intention annoncée :

« Nos archives doivent être conçues de façon à être vivantes, actives, accessibles à tous. Elles doivent de plus aider aux patois à rayonner... en fournissant des éléments à ceux qui voudraient présenter des causeries familières ou des conférences savantes » (émission 11 juin 1955).

Les archives ont d'ailleurs acquis un statut d' « institution dans l'institution » avec des statuts, et l'archiviste était nommé par le Conseil des patoisants romands. Le premier archiviste fut Eugène Wiblé.

Etaient représentées dans ces archives toutes les régions du territoire romand et des régions voisines (Savoie, vallée d'Aoste). Vaud représente un quart de toutes les émissions. Aux enregistrements sonores sont venus se joindre de nombreux documents papier : textes, livres, chants, ainsi qu'un remarquable fichier décrivant les enregistrements de la première époque et ceux qui les ont produits, sur la base de questionnaires remplis par les locuteurs.

La numérisation de ce fonds a été étudiée dès 1998, en partenariat avec Memoriav et avec la Médiathèque Valais de Martigny. Les travaux ont débuté en 2003 et se sont étendus, pour la partie technique, jusqu'en 2006. Le catalogage et la documentation se sont poursuivi jusqu'à maintenant par les soins de la Médiathèque Valais. Ces travaux ont permis de rendre le fonds accessible grâce au Réseau des bibliothèques
romandes, RERO, accessible sur Internet : les notices peuvent être recherchées en ligne dans ce catalogue, par le mot-clé générique « rsrpatois », éventuellement complété par d'autres mots-clés plus précis (par exemple un nom de lieu). On accède ainsi à la notice complète, qui contient un lien vers une page détaillée, contenant le détail de l'émission, sa transcription. L'écoute de l'enregistrement sonore est automatiquement lancée.

Le voeu de Fernand-Louis Blanc, présentant la création des archives en 1955, est ainsi réalisé, et ce patrimoine sonore exceptionnel est devenu accessible à tous.

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